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backAu Bord du Trou | Main | Étoile des Neigesforward

12 July 2006

In my Hot Pants

Heliogabale, Volkspark Friedrichshain, Berlin

Ce soir, juste après être descendu du tramway, je vis deux jeunes mecs en short passer de l'autre côté de l'avenue, tous deux probablement d'une vingtaine d'années. L'un d'eux, en marcel noir et assez mignon, marchait pieds nus sur le trottoir, les plantes noires de la poussière des rues. Je trouvai la scène terriblement excitante et d'une facilité bouleversante. Ce genre de liberté est celle que le viens de commencer de m'octroyer et ne semble devoir se gagner qu'à coup d'audaces microscopiques. Un jour on découvre le genou, le lendemain ce sont les flip-flops qui font leur entrée dans une vie passée à scruter et analyser la moindre déviation de style. Sentir l'air chaud de la ville glisser sur mes pieds était troublant, les découvrir dans le métro ou marcher à même le sol brûlant encore davantage, et c'etait comme si je m'engageais lentement dans le monde par ce simple acte vestimentaire et réintégrais une normalité relative où le corps ne poserait plus problème dans l'équilibre retrouvé de sa plastique. C'est une légèreté inconnue - mais jamais réellement spontanée tant je dois constamment m'y forcer - dont la boxe m'avait donné un avant-goût furtif et qu'il me tarde de revivre. À cet effet je vais courir au parc presque chaque jour, Volkspark Friedrichshain et sa grande arène verte où les hommes se font bronzer l'été. Au centre du paysage trône une hauteur touffue, sorte de ziggourat végétale couronnée de structures de béton rouillé et à moitié écroulées, sans doute les restes d'une Flakturm datant de la guerre. Les allées hélicoïdales et ombragées menant au sommet sont toujours désertes. Dans le corps retrouvé je voudrais être pris dans les faisceaux de leurs regards. Dans le parc et au bord des lacs je m'expose parmi eux, en égal apparent.

Le dernier été où je pense être sorti aussi physiquement exposé, je devais avoir une douzaine d'années. Un après-midi de vacances je promenais la petite fille de la voisine dans les allées sinueuses et labyrinthiques de la cité, au-delà du terrain vague. Je portais un short court, des sandales blanches et une casquette à logo de compagnie pétrolière ramené par le père de je ne sais quelle station-service. À un détour face à l'école primaire une bande de jeunes assis autour d'une entrée d'immeuble me regardèrent longuement passer et m'invectivèrent devant l'enfant, qui était trop jeune pour comprendre la nature des injures. Je la poussai devant moi tout en pressant le pas, alors qu'une des filles de la bande me demandait où était mon mec. Ébranlé et paniqué je traversai le terrain vague en hâte avec la petite à mes côtés, dans ce corps squelettique juché sur des jambes menues, brindilles raides informes et terminées par des sandales de fille, un corps gracile et débile qui ne pouvait susciter que mépris de la part de ceux qui l'avaient si longuement regardé et jaugé. Ils avaient de l'allure en skets et n'auraient jamais parcouru la cité en short en éponge et claquettes en roulant des hanches. Aujourd'hui je marchais à Schöneberg dans un short de boxeur en satin noir et flip-flops bleues. Sur Martin-Luther-Straße j'entrais dans tous les sex-shops et examinais distraitement la marchandise. J'aimais la fraîcheur et l'atmosphère paisible de ces lieux. Je me disais que c'était le meilleur moment de l'année pour assister à une projection puisqu'il y aurait si peu à enlever une fois dans les travées. Dans la rues des hommes me regardaient. Je me demandais quel effet cela ferait d'être eux à la place de moi, dans ces corps autrement formés que le mien.

 

Backroom in Kreuzberg

Je venais de déjeuner avec C. dans un café de Mitte. L'humeur était légère et bien que nous ne nous fûmes rencontrés que quelques semaines auparavant il existait déjà entre nous une intimité qui nous faisait nous amuser de n'importe quoi, quelque chose de sérieux et d'inconséquent dans ce grand été européen qui me ramenait de Hongrie via Berlin. Nous traversions Arkonaplatz en direction de Prenzlauer Berg, avec de tous côtés des Mietskasernen imposantes et toutes invariablement dépouillées de leurs lourds ornements de stuc - une opération systématique d'égalitarisme architectural menée au temps de l'ancienne RDA. C. portait un tee-shirt bleu marine et ses cheveux bruns étaient en bataille. Ses lèvres larges et pleines me faisaient penser à quelque prince hongrois, le genre de bouche que je ne voyais jamais en Angleterre et qui pour moi ne pouvait être que d'Europe de l'Est. Arrivés au Mauerpark, tout près du stade hérissé de luminaires immenses, C. a dû s'asseoir à cause d'un caillou dans sa chaussure qui le gênait. Ses Adidas en daim étaient usées et d'une couleur brune passée. Je regardais ses chaussettes blanches légèrement grises de saleté et me mis machinalement à lui caresser le pied. Je le massais tout en retirant lentement la chaussette, découvrant le talon puis la plante lisse, pour enfin glisser sur les orteils que je serrais et frottais longuement. Je sentais l'odeur de ses pieds entre mes doigts que je reniflais à plein nez. C., incliné sur le banc, me regardait fixement, les yeux mi-clos dans le soleil, un léger sourire au coin des lèvres. Je tirai le pied vers moi et le léchai entre les orteils tout en le pressant fort contre mon visage pour en inhaler toute l'odeur. La naissance des mollets au-dessus des chevilles était couverte de poils longs et noirs. C. me demanda, avec son accent allemand qui rendait ses mots géométriques et rocailleux, si je voulais voir sa bite. Il sortit subrepticement sa queue molle de son jean, le gland tendre et soyeux luisant d'un filament pouisseux de pré-foutre qu'il avait déchargé dans son slip alors que je le léchais. Le parc était un peu trop fréquenté et nous continuâmes notre chemin en direction de Schönhauser Allee. Nous savions qu'il y avait un sauna quelque part sur l'avenue et cela semblait la seule solution pour finir ce que nous avions entrepris.

Un peu plus haut le long du métro aérien, la façade était d'un bleu opaque et le nom de l'établissement étalé en lettres grossières d'un orange pétant. L'endroit avait l'apparence des nombreux lieux de loisir et de relaxation allemands, des solaria aux bars de drague, un côté plastique et ancré dans d'interminables années quatre-vingt, les néons fluo et colonnes à bulles multicolores. Il n'y avait aucune concession savamment esthétisante ou high-tech, matériaux nobles ou carte digitale d'accès aux différentes zones du Fun Palace, comme si l'on avait ici renoncé à donner le change: rien que l'intoxication chimique du plaisir hard, cheap et dégueu. Le sauna était presque désert à cette heure de l'après-midi. Dans les vestiaires je me serrai derrière C. et lui caressai les hanches. Je baissai son slip et le décalottai lentement. Sa pine n'était pas complètement dure et pendait comme une matraque, lourde et épaisse, bien qu'assez courte. Je le suçai et introduisis ma langue dans son trou de bite tout en écartant les lèvres du gland. Je voulais faire juter C. rien qu'en l'excitant par mes coups de langue répétés. Après avoir pris une douche nous prîmes place dans une des cabines ouvertes sur un couloir carrelé. La rangée d'alcôves était comme moulée dans un bloc unique de plastique blanc. Dans les cabines voisines d'autres hommes étaient endormis et il semblait qu'ils avaient campé là des jours entiers après y avoir aménagé un petit chez-soi avec ustensiles et flacons soigneusement disposés sur une sorte de table de chevet. C. était face à moi avec ses jambes ouvertes. Je lui saisis les pieds que je léchais tout en me branlant. Son cul était bordé de poils noirs collés par la sueur et je lui introduisis deux doigts avec ses deux pieds appuyés contre ma figure. Il soupirait d'une voix douce et presque juvénile. Malgré la douche sa bite dégageait encore une forte odeur de pisse et avec ma langue je parcourai la base du gland sur toute sa circonférence, là où s'opère le joint tendre avec le reste du membre. Du couloir une lueur indistincte et violette venait des écrans diffusant en boucle des pornos américains. Le corps bronzé de C. était entièrement à prendre. Je voulais qu'il m'encule avec ses pieds. Il me faisait face, ses couilles pendant sur la banquette, ses yeux noirs sans lueur, son sourire doux et inchangé. Après m'avoir enfoncé ses chaussettes dans la bouche avec sa bite à coups de boutoir, son pied droit entra presque à moitié dans mon cul. Je sentais ses ongles me percuter.

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